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Peu de poètes ont marqué la mémoire arabe et universelle autant que l'écrivain contemporain palestinien Mahmoud Darwish. Sa poésie est devenue un refuge, une arme et une prière. Parmi ses écrits, le poème « Sur cette terre, il y a ce qui mérite la vie » reste l’un de ses plus célèbres, un chant d’amour à la Palestine et de résistance.
Écrit dans le feu de l’exil et de l’occupation, ce texte transforme la douleur en beauté, la perte en attachement, et fait de la poésie un espace de survie.
Né en 1941 dans le village d’al-Birwa, détruit après la Nakba de 1948, Darwish connaît dès l’enfance l’expérience de l’effacement et de l’exil. Ses poèmes, d’abord publiés en Palestine occupée, puis diffusés dans tout le monde arabe, lui valent rapidement une notoriété immense.
Il devient la voix poétique de la Palestine, mais aussi une figure universelle, traduite dans plus de 30 langues. Son œuvre conjugue l’intime et le politique, l’élégie et la révolte, et fait de lui le plus grand poète arabe contemporain, comparable à Pablo Neruda ou Federico García Lorca dans leur rôle de conscience collective.
Ses lectures publiques rassemblaient des milliers de personnes, comme de véritables concerts. Il n’était pas seulement un écrivain, mais une icône culturelle, un porte-voix de la mémoire et de la dignité arabe.
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : l’hésitation d’avril, l’odeur du pain à l’aube, les opinions d’une femme sur les hommes, les écrits d’Eschyle, le commencement de l’amour, l’herbe sur une pierre, des mères debout sur un filet de flûte et la peur qu’inspire le souvenir aux conquérants.
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : la fin de septembre, une femme qui sort de la quarantaine, mûre de tous ses abricots, l’heure de soleil en prison, des nuages qui imitent une volée de créatures, les acclamations d’un peuple pour ceux qui montent, souriants, vers leur mort et la peur qu’inspirent les chansons aux tyrans.
Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie : sur cette terre, se tient la maîtresse de la terre, mère des préludes et des épilogues. On l’appelait Palestine. On l’appelle désormais Palestine. Ma Dame, je mérite la vie, car tu es ma Dame.
Ce poème n’est pas seulement une célébration de la Palestine. Il est une affirmation universelle de la dignité humaine.
Quand Darwish écrit « Sur cette terre, il y a ce qui mérite la vie », il nomme implicitement la beauté, l’amour, la mémoire, et surtout la patrie perdue mais toujours vivante. En inscrivant la Palestine dans la poésie, il la rend indestructible.
Le succès mondial du poème vient de sa double dimension :